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Innov-Agri La passion toujours au rendez-vous

Le contexte difficile n’a pas découragé les visiteurs d’Innov-Agri, qui ont tout de même fait le déplacement pour découvrir les matériels en démonstration et suivre les nombreuses conférences techniques.

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«Ce n’est pas cette année qu’on changera de tracteur ou de semoir mais on vient tout de même pour voir ce qui se fait. » Ce céréalier, croisé autour d’une démonstration de matériel de travail du sol, résume parfaitement le sentiment général des visiteurs du salon aux champs, qui s’est tenu à Outarville du 6 au 8 septembre. La mauvaise récolte historique des céréaliers et les crises chroniques des différentes filières de l’élevage pouvaient laisser envisager le pire, en termes de fréquentation. Pourtant, dès le mardi matin, agriculteurs et entrepreneurs ont répondu présent. Pour beaucoup, il s’agit de continuer à se tenir au courant des dernières tendances, afin d’être prêts au moment de l’amélioration de la conjoncture. Les visiteurs sont donc venus à cette édition 2016 pour voir, plutôt que pour acheter. Et nombre d’entre eux reconnaissent être là également pour se changer les idées entre collègues autour d’une passion commune, celle du machinisme agricole. Certains avouent même apprécier l’atmosphère plus détendue qu’à l’accoutumée, les négociations commerciales étant absentes des discussions avec les constructeurs. Pour ces derniers, le salon ne fait que confirmer ce qu’ils craignent depuis l’annonce des premiers chiffres de la moisson 2016 : la campagne à venir sera proche de l’encéphalogramme plat pour les ventes de matériel.

Le « made in France » à l’honneur

Dans ce contexte économique très tendu, l’enjeu pour les fabricants est de maintenir leurs parts de marché. Et pour se démarquer de la concurrence, certains n’hésitent pas à mettre en avant l’origine française de leurs machines. Du chargeur Manitou à la benne Maupu, en passant par le 5700 SL Massey Ferguson, plusieurs engins ont revêtu une livrée bleu-blanc-rouge. Bobcat joue même la carte du régionalisme avec son télescopique arborant le drapeau breton, pour rappeler que le site de fabrication se situe dans le Grand Ouest. Chez Kubota aussi, on se charge de rappeler avec un drapeau français sur le capot que les tracteurs M7 sont produits près de Dunkerque. Mais ce qui impressionne le plus chez le constructeur japonais, c’est la taille du stand et l’éventail de produits en démonstration. Celui qui était venu avec six tracteurs de moins de 130 ch en 2014, occupe désormais la moitié d’une allée avec des tracteurs de cœur de gamme et une offre complète d’outils de fenaison, de travail du sol et de pulvérisation. L’autre stand qui impressionne est celui de Fendt. Profitant du salon pour inaugurer son nouveau vert - plus moderne et moins germanique - sur tous ses matériels, le constructeur bavarois est allé jusqu’à monter une stabulation pour faire la démonstration de l’étendue de sa palette de produits. Mais c’est bel et bien son vaisseau amiral, le 1000 Vario, qui a enflammé les foules lorsqu’il a déchiqueté les troncs pour faire des plaquettes de bois.

Intérêt renforcé pour le stockage

En plus des habituelles démonstrations dans les champs, les visiteurs ont pu découvrir des installations de stockage de taille réelle. Agriconsult, Denis et FAO ont ainsi fait le choix de monter des chaînes complètes plutôt que d’exposer des maquettes. Un pari gagnant puisque les agriculteurs étaient nombreux à venir prendre des renseignements. Selon les constructeurs concernés, beaucoup étaient des céréaliers ou polyculteurs habitués à vendre directement au prix moyen, et souhaitant désormais se tourner vers le stockage à la ferme. Il semble donc que la moisson 2016 incite certains à revoir leurs pratiques de commercialisation de la récolte. Cette volonté de « faire différent » se traduit aussi par la présence de nouveaux acteurs de l’Internet, comme prodealcenter.fr et piecesmoinscher.com pour les pièces détachées, ou agriconomie.com pour les achats groupés. Ces nouveaux types de services doivent encore s’employer pour convaincre les agriculteurs, plutôt circonspects face aux achats sur la Toile. Leur présence à Innov-Agri témoigne néanmoins du dynamisme de la filière machinisme agricole. Un secteur qui continue à attirer les passionnés, même si c’est pour juste pour se renseigner en attendant des jours meilleurs.

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